Principaux enseignements :

  • Bien que le marché du travail affiche les conditions les plus favorables depuis 40 ans, de nombreux risques pèsent sur la conjoncture économique.
  • Les recruteurs poursuivent néanmoins les recrutements : le volume d’annonces sur Indeed se maintient en France, contrairement à ce que l’on observe dans d’autres pays.

Un marché du travail toujours solide

Avec un taux de chômage quasi stable sur le deuxième trimestre (7,2 %), le marché du travail français affiche toujours les conditions les plus favorables depuis 1982. Le taux d’activité (la part de personnes actives, en emploi ou non, dans la population âgée de 15 à 64 ans) est stable à 73,9 % au deuxième trimestre, un plus haut depuis le début des mesures en 1975.

Les tensions de recrutement perdurent : le taux d’emplois vacants ne reflue que légèrement, à 2,3 % au deuxième trimestre contre 2,4 % au premier trimestre. À son plus bas au deuxième trimestre 2009, il était de 0,4 %. Les déclarations d’embauche en CDI ont quant à elles augmenté de 1,4 % sur le mois d’août par rapport au mois précédent.

Mais la conjoncture économique représente un risque

Quelques points restent néanmoins préoccupants. Malgré les dispositifs de soutien à l’apprentissage, la part des jeunes ni en emploi ni en formation est au même niveau qu’avant la crise, au quatrième trimestre 2019. Elle baisse légèrement sur le deuxième trimestre à 12,2 %.

Les créations d’emplois semblent ralentir. Dans le privé, elles n’ont été que de 21 000 postes salariés au second trimestre, après plus de 100 000 au premier. L’emploi intérimaire, très sensible à la conjoncture, perd encore 4 000 emplois au deuxième trimestre après les 20 000 du premier trimestre, soit plus que les créations nettes des deux trimestres précédents. Quant à l’augmentation des salaires, elle poursuit son retrait à +4,8 % au deuxième trimestre d’après la Banque de France, passant ainsi sous l’inflation. 

L’inflation toujours élevée, le resserrement des conditions de financement et l’incertitude macroéconomique devraient continuer à peser sur la demande. L’activité économique s’est contractée en France sur le dernier mois : l’indice PMI S&P Global Flash composite de l’activité globale ressort à 43,5 en septembre, un plus bas de 34 mois. 

Focus : résistance du recrutement en France

Malgré la conjoncture incertaine qui a déjà entraîné un reflux des volumes d’annonces en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, le marché du recrutement français affiche une vigueur remarquable, qui pourrait révéler un certain attentisme face aux incertitudes. Le volume d’offres d’emploi sur Indeed se situe en effet 64,5 % au-dessus de son niveau d’avant la pandémie, soit 10 points sous le plus haut niveau post-pandémique atteint en janvier. Les volumes allemands (39 %, soit 23 points sous le plus haut de décembre 2022), britanniques (12,3 % soit 38 points sous le plus haut de décembre 2022) ou américain (28,5 % soit 35 points sous le plus haut de décembre 2021) affichent tous des reflux importants. 

Ce graphe linéaire figure l’évolution du volume d’offres entre le 1er février 2020 et le 15 septembre 2023 sur Indeed pour la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les données proviennent d’Indeed.
Ce graphe linéaire figure l’évolution du volume d’offres entre le 1er février 2020 et le 15 septembre 2023 sur Indeed pour la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les données proviennent d’Indeed.

L’optimisme – ou les doutes – des recruteurs français contraste ainsi avec le comportement des RH de ces pays, où le marché du travail est plus flexible ou l’économie plus ouverte et donc plus sensible à l’évolution des marchés mondiaux.