Focus : le halo du chômage

Malgré les bons chiffres du chômage, la part de la population dans le halo du chômage ne baisse pas. Non comptabilisées dans les chiffres du chômage, ces personnes qui souhaitent travailler sans être disponibles ou effectuer des recherches actives représentent près de 2 millions de personnes (4,6 % des 15-64 ans), soit son niveau du troisième trimestre 2019. Au deuxième trimestre 2008, le halo ne représentait que 3,5 % des 15-64 ans.

Ce graphique en courbes figure l’évolution du chômage et du halo en proportion de la population âgée de 15 à 64 ans depuis le premier trimestre 2003 jusqu’au premier trimestre 2023, selon l’Insee.
Ce graphique en courbes figure l’évolution du chômage et du halo en proportion de la population âgée de 15 à 64 ans depuis le premier trimestre 2003 jusqu’au premier trimestre 2023, selon l’Insee.

Les situations des personnes dans le halo sont diverses : les problèmes de santé, l’absence d’opportunités intéressantes ou le découragement face à de nombreux refus essuyés lors de précédentes candidatures peuvent expliquer l’exclusion du marché du travail. 37 % des personnes dans le halo ne sont pas en recherche active d’emploi, bien qu’elles désirent un emploi et soient disponibles. Mais les personnes non disponibles représentaient 63 % du halo au premier trimestre 2023, une proportion qui n’a jamais été aussi élevée depuis 2003. Les femmes et les jeunes restent par ailleurs surreprésentés : 6,9 % des 15-24 ans et 5,2 % des femmes en âge de travailler y figurent. La hausse du nombre de personnes dans le halo reste néanmoins préoccupante puisqu’elle peut être un symptôme du mauvais appariement entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Des facteurs comme les discriminations sur le marché de l’emploi, l’insuffisante adaptation des postes de travail ou la qualité perçue des emplois à pourvoir peuvent dissuader des candidats potentiels et renforcer les tensions de recrutement.

Au-delà des bons chiffres mis en avant actuellement, de nombreuses contraintes structurelles perdurent ainsi sur le marché du travail français qui ont pour effet de limiter l’emploi et le potentiel de croissance de l’économie du pays.

Un marché du travail toujours sous tension, mais toujours tributaire de l’évolution de la conjoncture

Avec un taux de chômage quasi stable sur le premier trimestre (7,1 %), le marché du travail français affiche les conditions les plus favorables depuis 1982. Le taux d’activité (la part de personnes actives, en emploi ou non, dans la population âgée de 15 à 64 ans) s’établit à 73,9 %, un plus haut depuis le début des mesures en 1975. La part des jeunes ni en emploi ni en formation (12,3 % au premier trimestre) reste en outre au-dessus de son niveau d’avant crise (12,2 % au quatrième trimestre 2019).

Le taux d’emplois vacants reflue légèrement à 2,4 % contre 2,5 % au quatrième trimestre. À son plus bas au deuxième trimestre 2009, il était de 0,4 %. Les créations d’emplois salariés dans le privé ont repris au premier trimestre, en hausse de 92 400 postes. Les déclarations d’embauche en contrat court (CDD de moins d’un mois) ont connu une hausse de 2,2 %, alors que celles concernant les contrats plus longs sont en hausse de 1,2 % sur le trimestre. 
L’emploi intérimaire, très sensible à la conjoncture, est en fort recul : 18 100 postes ont disparu, soit plus que les créations nettes des deux trimestres précédents. Première économie de la zone euro et principal partenaire commercial de la France, l’Allemagne est entrée en récession au premier trimestre. L’inflation toujours élevée, le resserrement des conditions de financement et l’incertitude macroéconomique devraient continuer à peser sur la demande. L’activité économique s’est contractée en France sur le dernier mois : l’indice PMI S&P Global Flash composite de l’activité globale ressort à 47,3 en juin, un plus bas de 28 mois.