Ces dernières années ont entraîné un tourbillon pour le marché du travail canadien en évolution rapide. Pour faire le suivi des pièces mobiles, le laboratoire d’embauche d’Indeed a créé une mise à jour trimestrielle sur le marché du travail canadien, un résumé des récents événements basés sur les dernières données de Statistique Canada, d’Indeed et d’autres sources. Dans ce premier billet et dans les mises à jour futures, nous nous concentrons sur la situation actuelle et jetons un œil sur ce qui pourrait nous attendre.
Faits saillants
- Bien que le marché du travail canadien soit solide aujourd’hui, les données de l’enquête sur la main-d’œuvre montrent que l’élan s’est refroidi, bien que les signaux ne soient pas au rouge.
- En date du 23 septembre, les offres d’emploi sur Indeed avaient diminué de 9 % par rapport à leur pic du début mai, mais étaient toujours en hausse de 59 % par rapport à leur niveau d’avant la pandémie, ce qui suggère que l’appétit pour l’embauche reste solide pour l’instant.
- Différentes mesures de croissance salariale ont augmenté de 4,3 % à 5,4 % en glissement annuel par rapport à environ 2,5 % au début de 2022, bien que le rythme d’accélération ait quelque peu diminué au cours des derniers mois.
- Tout au long du mois d’août, la confiance des chercheurs d’emploi dans la recherche d’un nouveau travail est demeurée décente, bien que des conditions solides aujourd’hui puissent laisser place à des perspectives plus incertaines.
Résumé
Le rebond surprenant du marché du travail pandémique au Canada a connu une pause cet été. Jusqu’à présent, les progrès cumulatifs réalisés au cours de la dernière année l’emportent encore considérablement sur le récent ralentissement des indicateurs comme le taux de chômage et les offres d’emploi d’Indeed; les conditions de signalisation demeurent solides pour les chercheurs d’emploi canadiens à l’heure actuelle. Ce qui est moins clair, c’est de savoir jusqu’à quand la situation actuelle durera. Les mesures telles que les mises à pied et la confiance des chercheurs d’emploi ne signalent pas de problèmes aujourd’hui, mais une économie nationale et mondiale de plus en plus inquiète soulève des préoccupations à l’avenir.
La croissance de l’emploi s’arrête, mais le niveau est toujours élevé
Selon l’Enquête sur la population active (EPA), l’emploi au Canada a connu un redressement époustouflant entre le deuxième trimestre de 2020 et 2022. En mai 2022, 2,6 % plus de personnes travaillaient qu’avant la pandémie, dépassant la croissance démographique au cours de cette période. Cependant, les progrès ont ralenti, l’emploi ayant chuté trois mois consécutifs jusqu’en août, ramenant la croissance nette depuis février 2020 à 2,0 %.
Sur le plan plus positif, une forte croissance de l’emploi au cours du premier semestre de 2022 signalée par l’autre ensemble de mesures de l’emploi du Canada, l’Enquête sur l’emploi, la paie et les heures (EEPH), a fait en sorte que les salaires ont finalement rattrapé la tendance EPA après avoir pris du retard tout au long de la pandémie. À la fin de septembre, les chiffres EEPH étaient à jour jusqu’en juin. Leur rebond solide garantit que l’ensemble du marché du travail canadien s’est vraiment rétabli.
Le chômage et le sous-emploi viennent tout juste d’atteindre de nouveaux sommets
Les progrès cumulatifs du marché du travail au cours de la reprise ont fait baisser le taux de chômage à 4,9 % en juin, la première fois qu’il a chuté en dessous de 5 % depuis le début de l’EPA moderne en 1976. Le taux est revenu à 5,4 % en août, près de son point de départ en mars, mais correspondait toujours à son niveau plus bas d’avant la pandémie. Des mesures plus larges du chômage, qui comprennent des chercheurs d’emploi découragés, qui ne sont pas techniquement considérés comme étant sans emploi, et des travailleurs involontaires à temps partiel, ont suivi une tendance similaire.
La baisse substantielle du nombre de Canadiens qui ont cessé de travailler depuis plus d’un an depuis le milieu de 2021 est essentielle à ces progrès. Bien qu’il y ait encore place à l’amélioration, la baisse du chômage à long terme au cours de la dernière année suggère, à certains égards, que la récession induite par la pandémie a causé moins de dommages persistants au marché du travail qu’un ralentissement économique typique.
Les changements d’emploi de l’ère de la pandémie persistent
Les pertes nettes d’emplois au Canada au cours des trois derniers mois proviennent principalement du commerce de gros et de détail, ainsi que de l’éducation, ce dernier étant attribuable à des niveaux élevés de croissance de l’emploi. La croissance continue des services professionnels et techniques, des finances et de l’immobilier — contrairement aux rapports sur les mises à pied dans ces domaines — ainsi que la fabrication, ont partiellement compensé ces baisses.
En prenant du recul, on remarque que plusieurs changements du marché du travail sous les principales mesures de l’emploi, qui sont apparus plus tôt dans la reprise, ont persisté. L’emploi dans des industries comme l’hébergement et les services alimentaires, et les « autres » services, qui comprennent les soins personnels et les services de réparation, reste bien en dessous des niveaux d’avant la pandémie. En revanche, les services professionnels et techniques, l’administration publique et les finances et l’immobilier ont considérablement augmenté. La croissance de l’emploi ailleurs a généralement suivi la tendance à l’échelle de l’économie.
Les taux de mise à pied augmentent, mais demeurent faibles
Une tendance qui devrait dissiper les préoccupations concernant la faiblesse récente de l’EPA est que la hausse des mises à pied ne semble pas être le principal facteur du glissement depuis mai. Pendant la majeure partie de la première moitié de l’année, les taux de mise à pied étaient extrêmement bas, ce qui indique qu’un marché du travail serré incitait les employeurs à retenir du personnel. Bien que les mises à pied aient augmenté cet été, elles demeurent à l’extrémité inférieure de leur modèle saisonnier habituel. C’est plus de preuves que les alarmes du marché du travail ne devraient pas encore sonner.
Les offres d’emploi se sont refroidies, mais sont toujours élevées
À certains égards, les développements de la demande de main-d’œuvre sont presque l’image miroir de ce qui se passe avec les mises à pied. Les postes vacants ont augmenté en 2021 et ont atteint de nouveaux sommets en juin 2022, selon le dernier sondage sur les postes vacants et les salaires. Cependant, l’appétit pour l’embauche a probablement faibli au cours de l’été. En date du 23 septembre, les offres d’emploi canadiennes sur Indeed ont chuté de 9 % par rapport à leur pic du début mai, avec des baisses encore plus importantes dans certains domaines où les offres d’emploi étaient particulièrement élevées, comme le développement de logiciels, le chargement et le stockage, et les ressources humaines. Dans l’ensemble, les offres d’emploi étaient toujours en hausse de 59 % par rapport à leur niveau d’avant la pandémie, ce qui suggère que les occasions restent nombreuses, mais également que l’élan a diminué par rapport au début de l’année.
La croissance des salaires s’accélère, mais ne s’emballe pas
En 2021, les conditions pour une croissance plus forte des salaires s’accumulaient, le chômage ayant chuté et les postes vacants ayant grimpé en flèche. Cela s’est finalement matérialisé au cours du premier semestre de 2022 et s’est poursuivi pendant l’été. Les gains horaires moyens ont augmenté de 5,4 % et de 4,3 % en glissement annuel dans les rapports EPA d’août et EEPH de juin respectivement, tandis que les mesures de ces séries qui compensaient pour l’évolution de la composition des emplois étaient toutes deux un peu inférieures à 5 %. Ces quatre mesures ont toutes commencé l’année près de 2,5 %. Malgré leurs différentes trajectoires d’emploi, la croissance récente des salaires dans l’EPA a été particulièrement élevée dans les services d’hébergement et d’alimentation, ainsi que dans les services professionnels et techniques.
Pour que les ménages puissent regagner leur pouvoir d’achat perdu dans le contexte de la montée de l’inflation, la croissance des prix devra se refroidir considérablement ou celle de la rémunération devra s’accélérer davantage. Un examen plus approfondi du rythme récent de la croissance des salaires suggère qu’elle n’est pas aussi puissante qu’au début de l’année. Cela pourrait signifier moins de risque d’une future spirale des prix des salaires. Mais cela soulève également la question de savoir si l’inflation peut se refroidir rapidement dans les mois à venir, tandis que le marché du travail dans son ensemble résiste.
Les chercheurs d’emploi sont toujours confiants malgré des perspectives incertaines
Même sans instabilité économique mondiale, le rythme de la croissance de l’emploi au Canada allait finalement se refroidir. Une question clé pour le reste de l’année est de savoir si le marché des chercheurs d’emploi qui a émergé pendant la reprise après la pandémie persistera. Et cela dépend principalement de si l’économie entre dans une récession.
Jusqu’à présent, les chercheurs d’emploi demeurent relativement énergiques. En août, 49 % des Canadiens à la recherche active de travail étaient au moins un peu convaincus qu’ils pourraient trouver un nouvel emploi rapidement, correspondant à la proportion en novembre 2021, et légèrement plus élevée que cette période l’an dernier, selon notre dernier sondage sur la recherche d’emploi. Il n’est pas clair si ce sentiment va durer.
Méthodologie
Tous les chiffres d’offre d’emploi de ce billet de blogue correspondent à la variation en pourcentage des offres d’emploi en données désaisonnalisées depuis le 1er février 2020, en utilisant une moyenne mobile de sept jours. Le 1er février 2020 est notre base de comparaison prépandémique. Nous ajustons chaque série en fonction des saisons sur la base des tendances historiques de 2017, 2018 et 2019. Chaque série, y compris la tendance nationale, les secteurs professionnels et les régions sous-nationales, est ajustée séparément. Cette semaine, nous avons effectué notre révision trimestrielle, qui met à jour les facteurs saisonniers et corrige les anomalies de données. Les chiffres historiques ont été révisés et peuvent différer des valeurs initialement rapportées. Les nouvelles offres d’emploi sont des publications qui datent de sept jours ou moins.
Le nombre d’offres d’emploi sur Indeed, qu’elles soient liées à des sollicitations d’emploi payées ou non, n’indique pas les revenus ou les bénéfices potentiels d’Indeed, qui représentent un pourcentage important du segment des technologies des RH de sa société mère, Recruit Holdings Co., Ltd. Les données d’offre d’emploi sont fournies à titre informatif seulement et ne doivent pas être considérées comme un indicateur de rendement d’Indeed ou du recrutement. Veuillez consulter le site Web des relations avec les investisseurs de Recruit Holdings et les dépôts réglementaires au Japon pour obtenir des renseignements plus détaillés sur la génération de revenus par le segment des technologies des RH de Recruit.
Les données sur la confiance des chercheurs d’emploi sont basées sur des sondages en ligne distincts de 4 000 adultes canadiens âgés de 18 à 64 ans, du 15 au 20 juillet, du 9 au 23 août, du 13 au 29 septembre, du 11 au 20 octobre, du 8 au 25 novembre, du 6 au 29 décembre, du 10 au 26 janvier, du 7 au 22 février, du 7 au 23 mars, du 11 au 26 avril, du 9 au 24 mai, du 13 au 25 juin, du 11 au 25 juillet et du 8 au 23 août. Les sondages ont été réalisés auprès de divers groupes d’experts du groupe de discussion. La sensibilisation, l’utilisation ou toute autre relation avec Indeed n’était pas une exigence à la participation. Il n’y a eu aucune mention d’Indeed ou de tout autre site d’emploi dans le sondage et les répondants ne savaient pas que le sondage a été commandité par Indeed.
Des pondérations ont été appliquées pour faire correspondre les distributions des répondants en fonction de l’âge, du niveau de scolarité et du temps passé au Canada avec les données du microfichier à usage public de l’Enquête sur la population active de janvier 2021 à juin 2021.