Fin 2022, le marché du travail français semblait résister à l’inflation, à la guerre en Ukraine et au risque de récession. Parallèlement à une démographie solide, et à l’inverse du Royaume-Uni, le pays a vu son taux d’activité augmenter, y compris celui des 55-64 ans (qui reste cependant structurellement bas). Si l’activité partielle a permis de protéger les actifs au plus fort de la pandémie, le ralentissement à venir posera néanmoins de nouveaux défis sur le marché du travail.
Le premier d’entre eux résulte des frictions dues au télétravail. Une enquête Glassdoor menée auprès de salariés français a révélé que deux tiers d’entre eux estiment que le télétravail leur permet de mieux concilier vie professionnelle et vie privée, alors que les employeurs français restent plus réticents que leurs homologues britanniques, allemands ou américains à le proposer à leurs collaborateurs. Un autre aspect des changements apportés par la pandémie réside dans la perte de la centralité du travail dans les priorités de vie pour de nombreux actifs. En conséquence, les dirigeants d’entreprise devront réagir et être attentifs au bien-être de leurs collaborateurs. En France, une augmentation d’une étoile dans la notation Glassdoor est ainsi associée à une baisse de 25 % de la probabilité de chercher à quitter l’entreprise, un chiffre plus élevé qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni. Enfin, de nombreux efforts sont faits dans les pays où le taux de chômage est très bas pour mieux inclure les personnes issues de la diversité sur le marché du travail. En plus d’un impératif de justice sociale, il y a là un gisement de productivité à exploiter pour bénéficier pleinement de la reprise économique, lorsqu’elle s’amorçera.
Les économistes d’Indeed et de Glassdoor ont analysé des données issues des deux sites pour éclairer cette nouvelle réalité sur le marché du travail dans un rapport conjoint que vous pouvez consulter ici.