Le deuxième confinement marque le retour des recherches pour des postes en télétravail de la part des candidats, alors que sa montée en puissance dans les offres se poursuit. Par rapport aux autres pays développés, la France reste cependant en retard sur la mention du télétravail dans les offres d’emploi.

Principaux enseignements :

  • Plus de 4,7 % des offres sur Indeed.fr sont proposées en télétravail, contre 5,9 % en Allemagne et 8,4 % au Royaume-Uni ;
  • Les secteurs en pointe sur le télétravail sont les médias, la communication, le marketing, l’information médicale et le développement de logiciels ;
  • En conséquence, les candidats français utilisent beaucoup moins le mot-clé « télétravail » pour leurs recherches d’emploi par rapport à d’autres pays (près de 20 fois moins qu’aux États-Unis).

Le télétravail poursuit sa progression dans les offres d’emploi proposées aux candidats en France : par rapport au mois de janvier, la part des annonces mentionnant la possibilité de télétravailler a plus que doublé. Les postes ouverts au télétravail représentent ainsi en novembre plus de 4,7 % du total des offres. Ceux-ci ont connu une deuxième phase de croissance dès la mi-septembre, après l’essor du premier confinement au mois d’avril, favorisé par l’ajout d’une fonctionnalité sur Indeed.fr permettant de signaler aux employeurs la disponibilité d’un poste en télétravail. Certains employeurs ont donc suivi les recommandations gouvernementales concernant le travail à distance, et ce avant même l’annonce du deuxième confinement.

Part d'annonces comportant des mots clés liés au télétravail
Le graphique en courbes illustre la moyenne glissante sur 7 jours des annonces comportant des mots clés liés au télétravail. L’axe vertical indique la part d’annonces en pourcentage, entre 0 et 4 en incréments de 1. L’axe horizontal indique les mois, de janvier à novembre. La source des données est Indeed France.

Pour autant, la France reste en retard par rapport aux autres pays développés. Elle est en effet le pays qui affiche le taux de télétravail dans les offres le moins élevé après l’Italie. Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie affichent des taux particulièrement élevés, supérieurs à 8,5 % pour les deux premiers. Hors pays majoritairement anglo-saxons, l’Allemagne, avec 5,9 % des postes accessibles en télétravail, est particulièrement bien placée.

Le télétravail de plus en plus cité dans les annonces
Le graphique en courbes illustre la part en pourcentage des annonces mentionnant le télétravail L’axe vertical indique la part entre 0 et 7, en incréments de 2. L’axe horizontal indique les mois de janvier à novembre. Les courbes individuelles représentent les pays : l’Allemagne, le Canada, l’Italie, les États-Unis, l’Australie, la France et le Royaume-Uni. La source des données est Indeed. Moyenne glissante sur 7 jours. Dernier point : 1 novembre 2020.

L’adoption du télétravail varie fortement selon les secteurs. Les métiers dans les médias, la communication, le marketing et le développement de logiciels sont ceux qui affichent le taux de télétravail le plus élevé (plus de 16 %). Quelques secteurs affichent un taux quasi nul en raison de l’impossibilité de travailler à distance : le transport routier, la logistique, les métiers de la production et de la fabrication, la construction, la médecine dentaire, la maintenance et la réparation, les soins infirmiers, etc.  

Le télétravail se développe dans la plupart des secteurs
Le graphique en nuages de points illustre la part du télétravail dans les annonces par secteur en 2019 et 2020. L’axe vertical indique la part en pourcentage en novembre 2020, de 0 à 20% en incréments de 2. L’axe horizontal indique la part en pourcentage en novembre 2019, de 0 à 12% en incréments de 2. Les secteurs représentés sont : Médias et communication, Marketing, Développement de logiciels, Culture et divertissement. La source des données est Indeed.

D’autres secteurs ont connu une croissance particulièrement forte des offres en télétravail : c’est le cas de l’information médicale, de la comptabilité, de l’immobilier, des ressources humaines ou encore des services juridiques, qui ont vu leur part d’offres en télétravail prendre entre 7 à 11 points de pourcentage. Cette évolution pourrait déboucher sur une nouvelle organisation du travail dans les secteurs concernés. À l’inverse, le cas de la culture et du divertissement interpelle : le secteur affichait un taux de télétravail de 11 % en 2019, contre 7 % cette année.

Secteurs affichant la plus forte croissance dans le télétravail
Le tableau illustre l’évolution de la part des offres en télétravail entre novembre 2019 et novembre 2020. La première colonne liste les secteurs de 1 à 10, la deuxième colonne indique la variation en points de pourcentage et la troisième colonne précise la part en pourcentage en 2020. Les dix secteurs listés, de celui affichant la plus forte croissance à celui affichant la croissance la plus faible, sont : Médias et communication 14,6 points, 17,2% ; Marketing 13,4 points, 16,1% ; Information médicale 11,1 points, 12,2% ; Développement de logiciels 11,0 points, 15,9% ; Comptabilité 10,1 points, 11,2% ; Mathématiques et statistiques 8,4 points, 10,0% ; Immobilier 8,2 points, 10,5% ; Ressources humaines 7,5 points, 9,7% ; Sciences humaines et sociales 7,3 points, 7,4% ; Juridique 7,1 points, 8,6%. La source des données est Indeed.

Les recherches de la part des candidats sont également reparties à la hausse à l’annonce du deuxième confinement, mais elles restent très marginales en France (0,2 % des recherches totales contiennent les mots-clés liés au télétravail. Les candidats français savent sans doute qu’il reste difficile d’obtenir un poste en télétravail en France dans la plupart des secteurs, et utilisent donc moins cette stratégie de recherche que les candidats d’autres pays. Sur cet indicateur, la France est bonne dernière puisque même les chercheurs d’emploi italiens dédient plus de 1 % de leurs recherches au télétravail, un niveau semblable aux recherches britanniques et allemandes. En comparaison, près de 3,5 % des recherches américaines mentionnent les mots-clés liés au télétravail, soit près de 20 fois plus qu’en France. 

L'intérêt des chercheurs d'emploi pour le télétravail évolue
Le graphique en courbes illustre la part des recherches concernant le télétravail. L’axe vertical indique la part en pourcentage, de 0 à 3 en incréments de 1. L’axe horizontal indique les mois, de janvier à novembre. Les courbes individuelles représentent les pays : l’Allemagne, le Canada, l’Italie, les États-Unis, l’Australie, la France et le Royaume-Uni. La source des données est Indeed. Moyenne glissante sur 7 jours. Dernier point : 1 novembre 2020.

En conclusion, le télétravail s’installe lentement mais sûrement sur le marché du travail français. Au-delà de l’intérêt sanitaire, tout porte à croire qu’un usage raisonné et pertinent du télétravail a des retombées positives en termes de productivité et de bien-être au travail, en plus de contribuer à diminuer les problèmes de mobilité géographique dans le pays.

Méthodologie

Les graphes et tableaux présentés dans cet article présentent la part des offres mentionnant des mots-clés en rapport avec le télétravail dans l’ensemble des offres (éventuellement dans l’ensemble des offres d’un secteur donné). Les mots-clés utilisés sont les suivants : « télétravail », « travail à distance », « travail de la maison ».