Points clés :
- Les recherches concernant les emplois de court terme, mais aussi concernant les métiers de la vente, sont en augmentation.
- Le télétravail se maintient, alors que beaucoup d’actifs cherchent un emploi urgent.
- Beaucoup de secteurs ayant suscité l’engouement à l’annonce du confinement, comme l’agriculture ou la grande distribution, poursuivent leur reflux.
Le choc du coronavirus sur le marché du travail français a entraîné des pertes d’emploi, mais aussi un ralentissement marqué des nouvelles offres d’emploi, comme nous le soulignons lors de nos publications régulières. Dans cet environnement difficile, les habitudes de recherche ont changé, mais certains ont tout de même cherché à répondre à la demande sur le marché du travail. L’examen des termes de recherche dont la popularité a augmenté le plus rapidement donne un aperçu des types de postes sur lesquels les chercheurs d’emploi ont concentré leurs efforts et nous renseigne sur l’état du marché du travail.
Une reprise des recherches de court terme
La recherche d’emploi qui a connu l’augmentation la plus rapide sur Indeed au cours des deux semaines qui se sont écoulées jusqu’au vendredi 22 mai a été celle des étudiants cherchant un « job d’été », ainsi que les emplois de « vendeur » et « serveur » dans la perspective du déconfinement. La plupart d’entre eux sont en effet dépourvus de ressources et la période estivale est souvent l’occasion de se constituer un peu d’argent avant la reprise des cours. Le maintien de la fermeture de nombreux commerces, dans le secteur de la restauration et du tourisme notamment, limite pour l’instant les débouchés. Les emplois de court terme (avec les mots-clés « ménage », « employé polyvalent », « CDD », « emploi saisonnier ») sont également très convoités, signe que les chercheurs d’emploi reviennent petit à petit sur le marché du travail.
Les séquelles de la crise
Pour autant, si l’on prend comme point de référence le 1er février comme nous le faisons pour les annonces, certaines recherches emblématiques du confinement restent à un niveau élevé. Ainsi le mot-clé « agricole », très populaire immédiatement après l’appel du ministère de l’agriculture visant à inciter les Français à remplacer les saisonniers absents pour cause de fermeture des frontières, est-il rapidement retombé après le pic de fin mars. Il reste toutefois plus de deux fois plus fréquemment tapé qu’avant la crise.
Le télétravail continue lui de susciter l’intérêt des candidats potentiels : il est plus de trois fois plus fréquent qu’au 1er février et a même connu un regain de popularité sur la deuxième mi-mai. Le mot-clé « urgent » se maintient également à un niveau élevé, signe que beaucoup de personnes estiment se trouver dans une situation délicate. Enfin, le métier d’infirmier, même s’il nécessite des qualifications particulières, n’a pas suscité de vocations puisqu’il est retombé à son niveau de recherche d’avant crise, en ayant seulement enregistré une faible augmentation des recherches à l’annonce du confinement.
Un retour progressif à la normale
Logiquement, beaucoup de recherches qui enregistrent le plus fort reflux sur la période du 8 au 22 mai sont celles qui avaient connu une très forte augmentation dans le sillage de l’annonce du confinement. On retrouve ainsi dans ce classement le télétravail, le monde agricole et de la santé (aide soignant, EHPAD, infirmière). Surtout, les chercheurs d’emploi semblent acter la restriction des opportunités en alternance, en particulier dans le marketing et la communication (baisse d’environ 20 % des recherches) ou dans les ressources humaines (16 % de baisse). Il y a deux semaines, les recherches pour des contrats de professionnalisation étaient déjà en baisse de 14 %.
Méthodologie
Pour cette analyse, nous avons examiné les principaux termes de recherche sur Indeed France en tant que part de toutes les recherches effectuées entre le 25 avril et le 8 mai. Nous avons examiné à la fois l’évolution des recherches par rapport aux deux semaines précédentes et l’évolution par rapport à la même période il y a un an, afin de tenir compte d’une éventuelle saisonnalité des modèles de recherche. Nous avons pris en compte les fluctuations du comportement de recherche en calculant la moyenne mobile sur 7 jours de la part de recherche de chaque terme.