Principaux enseignements :

  • Le taux d’activité atteint un record historique (75,1 % au deuxième trimestre 2025), mais les destructions d’emplois salariés se poursuivent (-20 900).
  • Les recrutements restent dynamiques dans les métiers de la santé et du médico-social, tandis que la demande s’effondre dans le transport, la sécurité et les services juridiques.
  • La transparence salariale progresse alors que les hausses de salaires se stabilisent (+2 % sur un an).

Un marché du travail toujours résilient

Le marché du travail français fait preuve de résistance au deuxième trimestre 2025. Le taux d’activité des 15‑64 ans rebondit de +0,5 point sur le trimestre pour atteindre 75,1 %, son plus haut niveau depuis 1975 (+0,6 point sur un an, +2,3 points depuis fin 2019) . En parallèle, le taux de chômage augmente légèrement à 7,4 % (+0,1 point), tandis que l’emploi salarié a reculé de 0,1 % au premier trimestre, soit -20 900 postes, après une contraction de 0,4 % au trimestre précédent (-98 600 emplois). Cette configuration traduit une accélération de la participation au marché du travail, sans pour autant se traduire par une création nette d’emplois. 

Diagramme en barres montrant l’évolution des créations nettes d’emplois salariés par trimestre entre 2017 et 2025. Source : Insee.
Diagramme en barres montrant l’évolution des créations nettes d’emplois salariés par trimestre entre 2017 et 2025. Source : Insee.

La demande de travail des entreprises continue de s’ajuster à la baisse. Le volume global d’offres d’emploi sur Indeed s’érode en effet depuis le début de 2023. Au 20 juin 2025, il recule de 8,8 points depuis le début de l’année (mais se situe toujours 25,7 % au-dessus de son niveau du 1er février 2020). Par rapport à 2020, le volume d’offres en France est à présent comparable à celui de l’Allemagne. l’Espagne et l’Italie restent sur des niveaux élevés (plus de 50 % d’offres en plus) et semblent avoir au moins momentanément enrayé la chute du volume d’annonces. Enfin, il y a moins d’offres d’emploi sur le site britannique d’Indeed qu’avant la pandémie (-22,3 %). 

Diagramme linéaire montrant l’évolution du volume d’offres entre le 1er février 2020 et le 20 juin 2025 sur Indeed pour la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Source : Indeed.
Diagramme linéaire montrant l’évolution du volume d’offres entre le 1er février 2020 et le 20 juin 2025 sur Indeed pour la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Source : Indeed.

Des disparités selon les métiers qui se sont accrues depuis la pandémie

Cette érosion du volume d’annonces en moyenne ne doit pas occulter les pénuries de recrutement sévères qui existent dans certains métiers, où les volumes se maintiennent sur des niveaux élevés. En règle générale, les offres qui ont du mal à trouver preneur concernent les métiers peu rémunérés, pas accessibles en télétravail et comprenant parfois une dimension de pénibilité. Dans les soins personnels et médicaux à domicile, les soins infirmiers, la médecine-chirurgie, les volumes d’annonce sont de l’ordre de trois fois ceux d’avant la pandémie. C’est plus de deux fois dans la thérapie et l’accompagnement ou le nettoyage et l’assainissement. À l’inverse, la demande de travail dans le développement informatique est très en-deçà de son niveau d’avant crise. Dans les médias, la communication et le marketing ou le génie industriel, la demande de travail est en dessous de son niveau pré-pandémie. 

Sur les trois derniers mois, les annonces progressent fortement dans les métiers liés à la santé : médecine et chirurgie (+45 points), soins personnels et médicaux à domicile (+44,7) et puériculture (+21,9). Ces tendances confirment la tension structurelle dans les professions de santé, aggravée par le vieillissement de la population et des besoins croissants en soins à domicile. Sur un an, le rebond est particulièrement marqué dans la médecine (+89,7 points) et l’immobilier (+31,1), signe que certaines filières conservent une dynamique positive malgré le ralentissement général. À l’inverse, les recrutements restent en net recul dans plusieurs secteurs clés. Sur trois mois, les annonces chutent dans la sécurité (-35 points), le transport aérien (-25,8) et les services juridiques (-15,7). Sur un an, la tendance est encore plus marquée dans le transport aérien (–66 points), la sécurité (-46,9) et la pharmacie (-43,9). 

Tableaux illustrant l’évolution du volume d’annonces depuis le début de la pandémie selon les métiers sur Indeed au 20 juin 2025. Les tableaux à gauche indiquent les métiers pour lesquels le volume d’annonces augmente le plus, avec la variation sur trois mois, sur un an et par rapport au 1er février 2020. Les tableaux à droite indiquent les métiers pour lesquels le volume d’offres augmente le moins ou baisse. Source : Indeed.
Tableaux illustrant l’évolution du volume d’annonces depuis le début de la pandémie selon les métiers sur Indeed au 20 juin 2025. Les tableaux à gauche indiquent les métiers pour lesquels le volume d’annonces augmente le plus, avec la variation sur trois mois, sur un an et par rapport au 1er février 2020. Les tableaux à droite indiquent les métiers pour lesquels le volume d’offres augmente le moins ou baisse. Source : Indeed.

Salaires : la transparence progresse, les hausses se stabilisent

La transparence salariale progresse régulièrement en France : près d’une offre d’emploi sur deux (48,3 % en mai 2025) précise désormais la rémunération proposée, un chiffre en hausse continue depuis 2020. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte réglementaire en mutation. Le gouvernement français prévoit en effet de transposer la directive européenne sur la transparence salariale d’ici septembre 2025, avec à la clé de nouvelles obligations pour les employeurs, notamment en matière de publication d’informations sur les écarts de rémunération. Parallèlement, les salaires proposés dans les offres continuent de croître, bien que de façon moins marquée qu’en 2023 : la hausse annuelle s’établit autour de 2 % depuis fin 2024, après avoir atteint près de 5 % en 2023.

Le ralentissement du marché du travail met en lumière la nécessité, à long terme, de stimuler la croissance par l’innovation afin de générer des emplois qualifiés et durables. Faute de progrès dans ce domaine, les créations d’emplois et la dynamique salariale resteront contraintes.